Glamour's days : Fin de semaine

Publié le par Don Chepe

14h, donc. J'enfourche le siège passager de l'énorme Toyota Corolla de Nataly. Nous nous mettons en route.
A fond de boîte, nous parcourons la plaine puis la montagne. Après une pause glace dans un taudis civiliséau bord de la route, nous arrivons dans l'environ d'Atitlan. On descend. Vers 17h, nous sortons de la Calle Santander pour déboucher sur la Calle del Lago. Nous avons vu tout Pana (Panarachel, pour les noob). Du moins tout ce qu'un touriste doit voir. Nous nous garons. Erreur.
Aussitôt, une hordes de barman nous assaillent et tentent de nous kidnapper et de nous enchainer à une de leur table.Nous ne devons notre salut qu'à leurs intérêts divergents.Nous esquivons les six individus et leurs hurlements simiesques pour visiter les quais. Nous ne trouvons nul endroit où nous sustenter. Nous n'avons pas déjeuner. Contrits, nous revenons sur nos pas et choisissons au hasard un resto en planches avec terrasse sur le lac. La copie conforme de son voisin, lui-même calqué sur le précédent.
Nous mangeons  rapidement. Après tout, je n'ai que quatre heures de retard. Fort heureusement, les amies que je dois rejoindre ont quittés leur précédent lieu de villégiature - San Marcos, petit pueblo des bords du lac - le matin et auront mis presque la journée pour faire le tour. Elles sont en voiture ces connes, harh harh. Mais félicitation à elles. La journée passée à plier bagages, faire quelques heures de route et de piste sur un des trajets les plus dangereux du pays pour arriver et chercher un hôtel où passer la nuit ... Merci les filles.

Dès le repas finis, nous nous rendons à l'embarcadère publique. Le soleil se couche doucement sur les volcans et une fraîche brise se fait sentir, ondulant le lac métallique. Nous avons froid. Le "bateau" attend d'être plein pour partir. Nous sommes cinq ou six. Plus qu'une douzaine de personnes et on y va. C'est un groupe de français rebelles en goguette qui complète le lot. Et voilà. Nous sommes en route pour ...

...

...

San PEDROOOOOOO !

San Pedro de la laguna est le village le plus COOL de ce pays. D'ailleurs, quand j'avais mentionné auprès de mes élèves de Tle un prochain voyage à Atitlan, ils m'avaient imposé un détour par le lieu. Il parait qu'on y trouve toute sortes de drogues les plus bizarres avec une facilité déconcertante. Je n'ai pas tenté. Mais ....
C'est légèrement moins touristique que les autres bleds connus du bord du lac. C'est bien sûr peuplé autant d'étranger que de locaux - ou presque - mais ceux-ci sont de vrais résidents, habitants là depuis quelques années pour l'immense majorité. La plupart ont des cheveux longs, des barbes, des pantalons en toile trouée ou autre tissus amples et colorés. On y voit même des locks !
Après quelques difficultés pour retrouver les collègues, nous nous rendons à l'hôtel choisi. Petit lieu paisible rempli de verdure dans une petite rue tranquille. Il n'y a que des petites rue tranquille. Je pose mes affaires. Nous allons manger au ... Zoola.
Un resto israélien, tenu par de vrais israéliens dedans, où l'on mange de l'excellente cuisine méditerranéenne. Dont des aubergines !! Mais must du must, il doit y avoir une petite douzaines de tables, basses, entourées d coussins multicolores, de tapis et d'un hamac, formant autant de petits compartiments mis côte à côte.
Nous y buvons une glace à la vanille plongée dans du chocolat chaud.

Et ensuite ... Ensuite ... Il est tant d'abord de vous parler de mes accompagnatrices.
Deux collègues et la fille de l'une d'elle, 20 ans, toute innocente, ne boit pas ni rien. Trois filles que je ne connaissais, au fond, que peu.
Les deux collègues, éreintées par leur journée vont se coucher alors que Maëlle - la fille -, Julie - une amie locale de celle-ci - et moi-même nous rendons au bar d'à côté.
Il n'y a pas dans le monde de bar aussi parfait.

Nous entrons. Une petite court de gravier accueille bon nombre d'habitués d'un autre temps. Au bar, une sono bas de gamme diffuse "I'm bad... Like Jesse James" !! Du JOHN LEE HOOKER DANS UN BAR !! Elle enchaine avec divers titre de country (Cash) , de rock (Stones) et variétés américaines beauf (Sinatra, Elvis). Nous nous installons au bar et notre compagne locale est abordée par deux vieux baroudeurs, la quarantaine bien tassé. Le premier est un grand blond filiforme, aux traits marqués par l'âge et l'alcool, les yeux rougis, le chapeau cowboy et le bouc. Le second est un gros américain de série Z, cheveux très noirs, même type de blousons et de chapeau que le précédent, barbes grisonnante, tout aussi détruit par l'âge et les drogues.
Nous voici au coeur du désert, dans le dernier bar avant le plongeon vers les immensités salées, derniers repères des pires aventuriers, vieux loups solitaires échouant dans leur ultime repère, loin de toute civilisation et de tout lieu connu, uniquement rattachés à leurs origines  par une musique lourde de vapeurs et de tabac, meute tranquille de loups rassemblés dans leur dernier port.
JOHN - LEE - HOOKER !! Et parmi les meilleurs ! 

Je prend un rhum et un cocktail louche à base de vodka.


Le lendemain, je me réveille. Je suis malade. 
Heureusement, après être rentrés à 3h30 du matin, nous avions prévenus les collègues que non, nous n'allions pas les accompagner faire le San Pedro aujourd'hui, qu'on irait plutôt demain. Car le San Pedro, c'est aussi un volcan. Un des quatre grand qui borde le lac.
La mère de la petite l'a d'ailleurs assez mal pris.
En rentrant, elle la met dehors.

Crac.
Me voilà avec une gosse de 20 ans sur les bras. Je vois mes plans de vacances fondre. Pas qu'elle soit méchante, au contraire ... Mais ce n'est pas avec elle que j'avais prévu de passer mon dernier week-end. Enfin ... Nous sommes mercredi, quelques jours nous attendent encore.
Problème : Elle n'a pas de sous.
Problème : J'ai oublié le code de ma carte et ces glands n'acceptent que le liquide. Ils bossent tous au black. Tous. 
Nous ne faisons rien que nous promener.
Le lendemain, pas de volcan. Payer un guide serait cher.

La fin fut calme. Nous rentrâmes sur Pana le lendemain, où je pus faire changer ma carte et obtenir 3000 quetzals en l'attendant. Nous rencontrâmes Ghislaine,  l'autre collègue, qui après avoir accompagnée Danièle, la mère de Maëlle, l'avait laissée rentrer seule et profitait de quelques jours encore sur place. Une femme fort sympathique, ouverte, grande voyageuse, avec notamment huit ans aux EAU, ... Les quelques repas que nous prîmes ensemble furent des plus agréables. D'autant qu'autant Pana est une ville peu intéressante de jour, en dehors de ses nombreuses boutiques "traditionnelles" et coin à touristes, autant elle compte d'innombrables restos sympas, matin et soir. Dont quelques uns avec de magnifiques vues sur le lac au soleil couchant.

Vendredi, on rentre.
Dimanche, Maëlle réintègre enfin ses nattes, après moult discussions et remises en questions de ses projets.
Mère et fille se réconcilient peu à peu. 
Ouf.
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